Bilan 2017 : FLOP 20 des Pires Films de l’année

Une momie poussiéreuse, un bonhomme raccourci, un rappeur d’opérette, des flamands barbus, des montagnards romantiques, des superhéros fatigués, une bande-dessinée souillée, une tempête dans un verre d’eau… deux fois Idris Elba… Voilà le triste programme que nous ont concocté les cancres du cinéma de l’année 2017.
Bilan 2017 : In Memoriam

Comme chaque année, nous rendons hommage aux artistes qui nous ont quittés dans une rubrique bien trop longue. Nous faisons nos adieux au 007 le plus charmant et débonnaire, au comique américain le plus inventif du cinéma, à un symbole d’élégance et d’humour à la française, à un rocker pyromane, aux papas des morts vivants et de la famille Tronçonneuse… ainsi qu’à notre idole… MONSIEUR Tom Petty!
Actualité 2017… Paddington 2

Supérieur au premier film de la saga de l’adorable ourson, pétri de bonté et d’innocence, « Paddington 2 », à mi-chemin entre Wes Anderson et Steven Spielberg, est le feelgood movie de l’année, véritable antidote au cynisme, à la morosité ambiante et à la folie du monde moderne. En acteur ridicule atteint de la folie des grandeurs, Hugh Grant y trouve son meilleur rôle ! Aussi savoureux qu’un pot de confiture dégusté avec les doigts !
Actualité 2017… You Were Never Really Here (A Beautiful Day)

Avec sa violence extrême, sa narration elliptique et ses bribes d’images et de sons en provenance du passé, « You Were Never Really Here », de Lynne Ramsay, est un film sensoriel qui pousse le spectateur à se construire sa propre histoire. Dans le rôle d’un homme ordinaire se lançant dans un combat contre les réseaux pédophiles, Joaquin Phoenix trouve le meilleur rôle de sa carrière.
Actualité 2017… Justice League

Ecourté d’une bonne heure, co-réalisé par deux cinéastes aux styles opposés, terminé en urgence, « Justice League » est un nouveau désastre pour l’Univers DC. Les héros que l’on aime font la moue et les nouveaux-venus dans la saga n’ont jamais l’occasion de s’imposer. Un humour lourdingue et des effets spéciaux minables parachèvent ce triste gâchis aux allures de carnaval, pire exemple de blockbuster « industriel » mis en œuvre pour vendre des figurines.
Actualité 2017… The Snowman (Le Bonhomme de Neige)

« N’y allez pas, c’est une merde » disait Laurent Baffie sur l’affiche de son premier film. A peu de choses près, Tomas Alfredson dit la même chose, avertissant les spectateurs que 15% du script de « The Snowman » n’ont jamais été tournés. Pour un polar jouant sur le mystère et le suspense, ça la fout plutôt mal. Bourrée d’incohérences et dénuée de la moindre tension, cette première aventure norvégienne du détective Harry Hole se vautre constamment dans le ridicule.
Actualité 2017… Le Fidèle

Considéré presque à l’unanimité par la critique comme le premier gros ratage d’un réalisateur brillant, « Le Fidèle », troisième opus du belge Michaël Roskam, acquiert une toute autre dimension lorsqu’on le considère comme un hommage, naïf et romantique en diable (pour le meilleur et pour le pire) à l’œuvre de Claude Lelouch. Malgré des défauts difficilement pardonnables, on ressent néanmoins la patte d’un vrai cinéaste.
Actualité 2017… The Mountain Between Us (La Montagne entre Nous)

Chic alors! Un survival montagnard avec Kate Winslet et Idris Elba!… Malheureusement, on déchante très vite devant la note d’intention du réalisateur Hany Abu-Assad, qui transforme ce thriller potentiel en une imbuvable et mollassonne romance forestière digne de la collection Harlequin. On nous a promis du sang et de la sueur… on se retrouve avec de la guimauve et des fleurs !…
Festival du Film coréen 2017… Misbehavior

Thriller psychologique dans lequel la tension monte crescendo jusqu’à un climax inéluctable d’une violence inouïe, « Misbehavior », de Kim Tae-young fait également le superbe portrait d’une femme perdant pied, victime d’un environnement patriarcal idiot, injustement humiliée par une jeune collègue aguicheuse et qui va devenir l’objet de sa terrible vengeance. Cruel et passionnant !
Actualité 2017… Wind River

Il est rare qu’un grand scénariste devienne un grand réalisateur mais Taylor Sheridan relève le défi haut la main et s’impose d’emblée comme un cinéaste important. « Wind River » nous parle de la dérive des États-Unis contemporains, sans fard, sans langue de bois, sans moralisme outrancier, sensiblerie ou manipulation. Jeremy Renner y est magnifique, la violence brutale et le suspense insoutenable.
Actualité 2017… Cargo

Représentatif de tous les poncifs exaspérants qui plombent une grande partie du cinéma belge, misérabiliste et incapable de provoquer la moindre empathie envers des personnages stéréotypés à l’extrême et détestables, « Cargo », premier film de Gilles Coulier nous présente trois frères flamands tellement déprimés et irrécupérables qu’ils finissent par provoquer des rires involontaires. Mais uniquement si vous ne vous êtes pas suicidés avant…
Actualité 2017… What Happened to Monday (Seven Sisters)

Si le scénario de cet épatant petit film de science-fiction dystopique a trop tendance à recourir à de nombreuses scènes d’action inutiles, on se console avec un récit passionnant et grâce à la prestation épatante de l’irrésistible Noomi Rapace, dans la peau de sept sœurs traquées par un gouvernement totalitaire. De la science-fiction intelligente pour un parfait divertissement du samedi soir!
Actualité 2017… The Dark Tower (La Tour Sombre)

Un cycle littéraire de 4000 pages adapté en 1h35? Voilà l’aberration la plus frustrante sortie récemment des studios hollywoodiens. Edulcoré pour racoler un public adolescent, monté à la serpe et sans la moindre cohérence, « The Dark Tower » réussit l’exploit d’être l’une des pires adaptations de l’œuvre de Stephen King, véritable accident industriel que les studios Sony vont très vite s’efforcer d’oublier…
Actualité 2017… My Cousin Rachel

Substituant l’ambigüité et le mystère du roman de Daphné Du Maurier par une bonne dose de critique sociale, le réalisateur Roger Michell transforme son adaptation de « My Cousin Rachel » en vibrant plaidoyer féministe. Prisonnière d’une société misogyne où les femmes sont méprisées, Rachel, incarnée par l’exceptionnelle Rachel Weisz, est une anti-héroïne tragique et inoubliable…
Actualité 2017… All Eyez On Me

Noyant toute la complexité, la violence et le talent de Tupac Shakur sous des clichés et des performances ridicules, « All Eyez On Me », de Benny Boom, ressemble plus à un enterrement en grandes pompes qu’à l’hommage tant attendu à l’icône du rap. Dans le genre fatigué du biopic musical, difficile de faire pire ou plus ridicule…
Actualité 2017… The Mummy (La Momie)

Nous avons beau aimer Sofia Boutella d’un amour tendre et pur, cette relecture de « La Momie » sera bien en peine de relancer le « Universal Dark Universe ». Rédigé en comité, le scénario s’embourbe dans les exigences d’une star toute puissante (Tom Cruise) et se retrouve sans cesse le cul entre deux chaises. Film d’action grand public ? Film d’horreur ? A force de ne pas faire un choix et de racoler le public de Marvel, « La Momie » se prend méchamment les pieds dans ses bandelettes.
Actualité 2017… King Arthur : Legend of the Sword

Rafistolé en urgence suite à des projections-tests catastrophiques, « King Arthur », le flop financier de l’année, est emblématique du style de son réalisateur Guy Ritchie : beaucoup de style et zéro substance ! Malgré quelques idées visuelles non négligeables, la personnalité exaspérante du réalisateur m’as-tu-vu ruine les bonnes intentions d’un script qui méritait un peu plus de sérieux dans son passage à l’écran…
BIFFF 2017… Will You Be There?

Il est important d’accepter les drames du passé afin d’aller de l’avant. Voilà le joli message de « Will You Be There ? » de Ji-Yeong Hong, adaptation superbe et inspirée d’un roman médiocre et niais. Une nouvelle occasion de constater que le thème du voyage dans le temps inspire les meilleurs cinéastes et que le cinéma coréen moderne, quoi qu’il arrive, se montre exceptionnel dans tous les registres !
BIFFF 2017… Tunnel

Film-catastrophe à l’ancienne et à échelle humaine, « Tunnel », de Seong-hun Kim, est également une satire mordante de l’hypocrisie, du laisser-aller, de la lâcheté et de la corruption de tout un pays. Les instances politiques de la Corée du Sud en prennent pour leur grade dans cette relecture moderne, passionnante et spectaculaire du fameux « Gouffre aux Chimères » de Billy Wilder…
BIFFF 2017… Happy Hunting

Maniant l’humour noir avec autant de dextérité qu’ils emballent leurs les scènes d’action, Joe Dietsch et Louis Gibson réalisent pour leur premier essai une série B visuellement sublime, variation alcoolisée sur « Les Chasses du Comte Zaroff » à l’ère de Donald Trump ! Excellente surprise, « Happy Hunting » marque la naissance d’un duo de véritables cinéastes…
BIFFF 2017… Safe Neighborhood

Jouant avec ironie des clichés du film d’horreur, l’australien Chris Peckover signe un huis-clos de Noël où la tension et l’humour noir fonctionnent à plein régime. Catalogue de mauvais comportements et futur classique des fêtes de fin d’année dont le twist anthologique en surprendra plus d’un, « Safe Neighborhood » est un petit bijou de comédie horrifique imprévisible et sadique à souhait !
Off Screen 2017… The Wailing

Oignon filmique dont il faut peler les couches avant de découvrir ses secrets, « The Wailing », du prodige coréen Na Hong-jin, est une œuvre mutante et dense (comédie, polar, film d’horreur…) à l’ambition démesurée et au chaos savamment orchestré, calculée dans ses moindres détails pour renvoyer le spectateur à ses propres préjugés et le confronter au Mal à l’état pur dans des scènes effrayantes à souhait.
Off Screen 2017… Prevenge

Écrit en deux semaines et tourné en 11 jours par une réalisatrice / actrice enceinte de sept mois, « Prevenge » tord joyeusement le cou à toutes les idées reçues sur la grossesse et la maternité, décrites ici comme des évènements violents et glauques. Mettant beaucoup de style, de gore et d’humour noir dans le portrait d’une femme d’une banalité sublime, Alice Lowe s’impose d’emblée comme une réalisatrice à surveiller!
Off Screen 2017… Alipato : The Very Brief Life of an Ember

Brillant, déjanté, brouillon et à réserver exclusivement à un public averti, « Alipato », nouveau délire du génie punk philippin Khavn De la Cruz, est une œuvre unique dont la maestria et la liberté absolument TOTALES font du bien à voir dans cette époque de cinéma formaté. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, « Alipato » ne laissera personne indemne ou indifférent…
Off Screen 2017… La Belle et la Bête (1978)

Excellente alternative à la nouvelle guimauve colorée des studios Disney, cette version tchèque de « La Belle et la Bête », signée du génie méconnu Juraj Herz, déploie des trésors de lyrisme mais ne fait pas la moindre concession quant au contenu horrifique du conte. Avec sa Bête schizophrène et homicide au faciès d’oiseau, voilà enfin un conte résolument adulte, dont la magie ressort néanmoins!
Off Screen 2017… Grave

Triturant le corps et la conscience d’une jeune héroïne en pleine mutation vampirique, « Grave », premier film de la surdouée Julia Ducournau, est un chef d’œuvre inattendu, viscéral, hilarant et remarquablement intelligent, qui vient secouer le cocotier vermoulu du film de genre français. Son actrice principale, Garance Marillier, aussi touchante qu’imprévisible, livre une performance à fleur de peau exceptionnelle.
Bilan 2016 : TOP 20 des Meilleurs Films de l’année

Une Tautou pondeuse, un Rocky fatigué, des « poor lonesome cowboys », un capitaine fantastique, des zombies ferroviaires, un Rashomon érotique, un démon des néons, deux détectives farfelus, une pré-guerre des étoiles, un ours friand de Leo, un gamin au velux… Ce n’est là qu’une partie du programme éclectique de notre TOP 2016….
Bilan 2016 : In Memoriam

Les chefs d’œuvre oubliés… Man in the Wilderness (Le Convoi Sauvage) (1971)

45 ans avant « The Revenant », on trouvait « Man in the Wilderness » (« Le Convoi Sauvage »), la même histoire contée sur un angle plus humaniste par Richard C. Sarafian, cinéaste de génie bien trop méconnu, qui signe ici un chef d’œuvre violent et poétique. Dans le rôle de Leonardo Di Caprio, Richard Harris combattait déjà les ours et mangeait de la viande de bison avec un talent et un charisme exceptionnels !
Actualité 2016… The Handmaiden (Mademoiselle)

Monument de sensualité, échantillon parfait du style minutieux du génie coréen Park Chan-wook, « The Handmaiden » est un chef d’œuvre qui mélange brillamment romantisme échevelé, érotisme sulfureux et intrigues mystérieuses. Ludique et débordant d’images inoubliables, « The Handmaiden » envoûtera les érotomanes, les midinettes et les cinéphiles à parts égales !
Actualité 2016… The History of Love (L’Histoire de l’Amour)

Tentative grotesque de raconter une romance épique à travers les époques, « The History of Love », le nouveau film de Radu Mihaileanu, se vautre dans les excès lacrymaux et dans l’hystérie. Personnages caricaturaux, récupération douteuse de la Shoah, acteurs en roue libre, actrices réduites à des emplois de potiches, trahison des thèmes passionnants du roman d’origine… Nous tenons l’un des pires films de 2016! Comme nous, dites NON à l’amour !
Actualité 2016… Snowden

Plombé par de nombreux passages obligés inhérents au genre du « biopic » ainsi que par d’innombrables maladresses narratives, « Snowden », le nouveau pamphlet politique d’Oliver Stone, n’en reste pas moins une réflexion fascinante et révoltante sur les pratiques de surveillance de ses citoyens par un état pacifique en train de se fasciser. Stone signe un film maladroit et loin d’être totalement abouti, mais paradoxalement passionnant de bout en bout !
Actualité 2016… Train to Busan (Dernier Train Pour Busan)

Plus effrayant qu’un trajet SNCB entre Namur et Liège, « Dernier Train pour Busan », nouvelle perle du cinéma coréen, est un survival zombie-ferroviaire brutal, qui fait le portrait peu reluisant d’une société où la lâcheté et l’héroïsme ressortent quand on les attend le moins. Du grand spectacle intelligent, épique, surréaliste… mais aussi terriblement émouvant !
Festival du Film coréen 2016… Nameless Gangster : Rules of the Time (2012)

Fresque criminelle scorsesienne et brûlot satirique particulièrement mordant, « Nameless Gangster » (2012) dénonce la corruption généralisée d’un pays gangréné par le poids des traditions. C’est également l’occasion d’un véritable « Choi Min-sik show », la plus grande star du cinéma coréen s’en donnant à cœur joie dans le rôle d’un parrain de la pègre aussi cocasse que pathétique !
Festival du film coréen 2016… The Tiger : An Old Hunter’s Tale

Ode brutale et poignante à un cinéma d’aventures à l’ancienne, « The Tiger », de Park Hoon-jung, oppose les points de vue de deux nobles créatures : un chasseur éploré (magnifique Choi Min-sik) et sa proie, un animal mythique avec lequel il partage un lourd passé. Avec ses accents melvilliens et ses images d’une poésie à couper le souffle, « The Tiger » rend tout son sens au mot « épique ».
Actualité 2016… Morgan

Le mythe du Prométhée post-moderne a connu d’innombrables illustrations à l’écran, de « Frankenstein » à « Ex-Machina ». Dans le genre, « Morgan », de Luke Scott, est le film de trop, empruntant ses quelques idées passionnantes à des films supérieurs mais n’en développant aucune. Souffrant d’une banalité et d’une paresse d’exécution affligeantes, cette série B routinière ne se distingue pratiquement jamais de dizaines de séries B d’action sorties directement en vidéo, et ce, malgré son casting de prestige.
Actualité 2016… Hell or High Water (Comancheria)

Ambitieux et passionnant de bout en bout, le néo-western « Hell or High Water », de David Mackenzie, remet à l’honneur la notion d’auteur et représente le meilleur de ce que le cinéma américain a encore à offrir, une sorte de retour en arrière vers la liberté créative et l’aspect adulte des films des années 70. En prime, des performances exceptionnelles de la part de de Jeff Bridges, Ben Foster et Chris Pine…
Actualité 2016… La Danseuse

Réflexion fascinante sur l’estime de soi, opéra de grâce et de sensualité, histoire d’une modernité qui tend à l’intemporel, « La Danseuse », premier film de Stéphanie DiGiusto, est bien plus qu’un énième biopic. C’est surtout un émouvant hommage à la survie par l’art, vécu telle une passion religieuse, comme une façon essentielle de rester libre. Dans le rôle de Loïe Fuller, Soko s’avère exceptionnelle.
Actualité 2016… Éternité

Vibrant hommage à la maternité mais également l’une des plus douloureuses illustrations du deuil au cinéma depuis le bouleversant « Bright Star » de Jane Campion, « Éternité » marque le retour en forme de Tran Anh Hung, qui signe un film volontairement désuet, susceptible de déplaire aux progressistes de tout poil et de provoquer un houleux débat, mais surtout de ravir les cinéphiles les plus romantiques.